Est-ce le bon moment pour investir en immobilier ?
6 oct. 2025
4 minutes
Se demander si c’est le bon moment pour pour réaliser un investissement locatif est une interrogation que partagent de nombreux investisseurs. Entre la hausse des taux d’emprunt, les ajustements récents des prix immobiliers et les changements constants de la fiscalité locative, l’année 2025 soulève autant d’opportunités que de doutes.
Pourtant, l’immobilier conserve un statut unique : il reste une valeur refuge, capable de protéger contre l’inflation tout en permettant de bâtir un patrimoine immobilier solide et durable. Il offre également la possibilité de générer des revenus locatifs réguliers, accessibles grâce à l’effet de levier du crédit immobilier.
L’immobilier en 2024-2025 : un marché sous pression
La hausse des taux d'intérêts : un frein majeur pour les emprunteurs
Depuis 2022, la remontée brutale des taux d'intérêts a transformé le paysage de l'investissement immobilier. Là où il était possible d’emprunter sous les 1 % en 2021, les taux de crédit immobilier dépassent désormais les 3 % sur 20 ans en moyenne. Cette hausse a un double effet : elle réduit mécaniquement la capacité d’emprunt des ménages et renchérit le coût total d’un projet immobilier. Pour un primo-investisseur, cela signifie souvent revoir à la baisse son budget ou accepter des mensualités plus lourdes. Si la tendance s'est stabilisée fin 2024, les banques restent exigeantes sur les profils, ce qui limite l’accès au financement.
Les incertitudes économiques et leurs effets sur la demande
Au-delà du crédit, la conjoncture économique générale pèse sur la confiance des ménages. L’inflation, le ralentissement de la croissance et les tensions géopolitiques alimentent un climat d’incertitude. Résultat : certains investisseurs temporisent, attendant une meilleure visibilité avant de se lancer. Pourtant, dans les zones à forte demande locative, l’immobilier reste soutenu par une pénurie structurelle de logements. Autrement dit, même si le volume de transactions a ralenti, le besoin de se loger maintient une tension sur certains marchés.
Des prix immobiliers en baisse ou en stagnation
Le marché immobilier a fortement ralenti : le volume des ventes a chuté et les prix commencent à reculer dans de nombreuses grandes villes. Là où la demande était autrefois soutenue, elle s’est affaiblie sous l’effet combiné des taux élevés et de la perte de pouvoir d’achat des ménages. Dans certaines zones, les prix stagnent ; dans d’autres, ils amorcent une correction significative, offrant aux acheteurs de nouvelles marges de négociation. Pour les investisseurs patients et bien préparés, cette situation peut représenter une opportunité d’acquérir à meilleur prix dans une logique d’investissement locatif rentable.
Un durcissement réglementaire qui pèse sur les investisseurs
Les bailleurs doivent désormais composer avec un cadre réglementaire de plus en plus strict : encadrement des loyers dans certaines villes, interdiction progressive de louer les passoires thermiques (DPE F et G), et obligations croissantes en matière de rénovation énergétique. Ces mesures visent à améliorer la qualité du parc immobilier, mais elles représentent un coût supplémentaire pour les investisseurs. Un appartement mal classé au DPE perd en attractivité locative et en valeur de revente, sauf à engager des travaux de rénovation parfois lourds.
Conseil pratique : loin de décourager tout projet, ces contraintes peuvent être transformées en opportunité pour les investisseurs qui anticipent et se positionnent sur des biens à rénover, souvent négociés à des prix plus bas.
Pourquoi l’immobilier reste une valeur refuge et un levier de patrimoine
Construire un patrimoine solide et durable
L’investissement immobilier est considéré depuis longtemps comme l’un des placements les plus sûrs pour se constituer un patrimoine. Contrairement aux actifs financiers, il s’agit d’un bien tangible dont la valeur s’inscrit dans la durée. Un appartement ou une maison ne disparaît pas avec les fluctuations des marchés boursiers : au contraire, il conserve une valeur intrinsèque et peut même se transmettre de génération en génération. Pour un investisseur, acheter un bien immobilier, c’est poser une pierre à l’édifice de son avenir patrimonial et sécuriser une partie de sa richesse dans un actif concret.
Générer des revenus complémentaires grâce à l’investissement locatif
Au-delà de la constitution d’un patrimoine, l’immobilier permet de créer une source de revenus passifs grâce aux loyers perçus. Ces revenus complémentaires peuvent couvrir une partie ou la totalité des mensualités du prêt immobilier, voire dégager un surplus chaque mois.
Pour un primo-investisseur, c’est souvent le premier pas vers une indépendance financière progressive : votre immobilier locatif travaille pour vous, tout en renforçant vos rendements locatifs. Plus votre bien est bien placé et bien géré, plus il devient un moteur de revenus stables et réguliers.
L’effet de levier du crédit immobilier : un atout puissant pour les investisseurs
Peu de placements offrent une telle opportunité : investir massivement avec une mise de départ limitée. C’est tout le pouvoir du levier du crédit immobilier. Grâce à lui, un apport personnel relativement modeste permet d’acquérir un bien d’une valeur bien plus élevée, financé en grande partie par la banque et, indirectement, par les loyers de vos locataires. Ce mécanisme amplifie les gains : à mesure que le capital est remboursé, le patrimoine net de l’investisseur augmente. Dans un scénario de hausse des prix, l’investissement immobilier prend toute sa valeur, car la plus-value se calcule sur l’ensemble du bien et non seulement sur l’apport initial.
Se protéger contre l’inflation et valoriser son capital
Dans un contexte d’inflation persistante, l’immobilier reste un excellent outil de protection. En effet, les loyers et la valeur des biens ont tendance à évoluer avec le temps, ce qui préserve le pouvoir d’achat du patrimoine investi. Là où l’épargne placée sur un compte peut perdre de la valeur réelle, l’immobilier conserve sa capacité à suivre, voire dépasser, le rythme de l’inflation.
Autrement dit, investir dans la pierre, c’est transformer l’inflation en alliée : vos loyers augmentent avec le temps, tandis que vos mensualités de crédit, elles, restent fixes.
Décrypter le marché immobilier en 2025 : les indicateurs clés à suivre
Les taux d’emprunt : une opportunité à saisir dans un cycle en mutation
Après plusieurs années de hausse, les taux d’emprunt immobilier semblent amorcer une phase de stabilisation, et même une légère baisse selon certains établissements. Pour les investisseurs, cette évolution est déterminante : un point de pourcentage en moins sur un crédit peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros d’économies sur la durée du prêt immobilier.
Exemple : sur un emprunt de 200 000 € sur 20 ans, un taux de 4 % au lieu de 3 % augmente les mensualités de près de 100 € et le coût total du crédit de plus de 20 000 €. Suivre attentivement cette courbe est donc essentiel pour identifier le bon timing d’achat.
Les prix de l’immobilier : correction, stabilisation ou reprise ?
En 2024, de nombreuses villes ont connu une baisse des prix immobiliers, conséquence directe de la remontée des taux. En 2025, le marché semble entrer dans une phase de transition : certaines zones poursuivent leur correction, tandis que d’autres affichent déjà des signes de stabilisation.
Pour un investisseur, cette situation ouvre des opportunités : acheter dans une zone où les prix corrigent permet d’optimiser ses rendements locatifs, tandis que miser sur une ville en reprise offre un potentiel de plus-value immobilière à moyen terme. La clé est de cibler les marchés locaux dynamiques, portés par l’emploi, les infrastructures et la démographie.
La demande locative : moteur structurel et dynamiques locales
Quel que soit le cycle, la demande locative reste le véritable moteur de l’investissement immobilier. Dans les grandes villes étudiantes, les bassins d’emploi attractifs ou les zones en tension, la demande dépasse largement l’offre, assurant une mise en location rapide et durable.
Conseil pratique : ne vous fiez pas uniquement aux statistiques nationales. Étudiez les marchés locaux (quartiers, villes moyennes en croissance, zones périurbaines bien desservies) pour identifier là où vos revenus locatifs seront les plus sécurisés.
Fiscalité et réglementation : contraintes mais aussi opportunités
Les investisseurs doivent composer avec une fiscalité immobilière complexe et en constante évolution. Entre la taxe foncière en hausse, les obligations liées à la performance énergétique (DPE) et les dispositifs fiscaux comme le LMNP en régime réel ou le Pinel, chaque projet doit être anticipé fiscalement.
Mais il ne faut pas voir la fiscalité uniquement comme une contrainte : bien utilisée, elle devient un levier. Un investissement en location meublée avec le statut LMNP, par exemple, permet d’amortir le bien et de réduire considérablement son imposition.
La saisonnalité du marché immobilier : un facteur souvent sous-estimé
Le marché immobilier est aussi influencé par la saisonnalité. Les périodes de printemps et de rentrée scolaire sont traditionnellement plus dynamiques, avec plus de biens en vente et plus de candidats à la location. En revanche, les mois d’hiver sont souvent synonymes de négociation plus facile, car les vendeurs pressés sont plus enclins à accorder des remises.
En tant qu’investisseur, profiter d’une saison creuse peut vous permettre d’acheter à meilleur prix, tout en préparant une mise en location au moment où la demande repart à la hausse
Votre profil d’investisseur : le vrai critère du "bon moment"
Capacité d’emprunt et apport personnel : la base du financement
Avant de parler de marché ou d’opportunités, le point de départ reste votre capacité d’emprunt. Les banques évaluent vos revenus, vos charges et votre taux d’endettement pour déterminer le montant qu’elles sont prêtes à vous prêter. Plus votre situation financière est saine, plus vos conditions de crédit seront avantageuses.
L’apport personnel joue aussi un rôle clé : il rassure la banque et réduit le capital emprunté, améliorant mécaniquement vos rendements locatifs. Même si certains investisseurs démarrent avec peu d’apport, disposer d’un matelas financier reste un atout pour obtenir le meilleur taux et couvrir les frais de notaire.
Vos objectifs et horizon d’investissement : revenus ou plus-value ?
Le “bon moment” dépend surtout de votre stratégie personnelle. Souhaitez-vous réaliser un investissement locatif pour générer des revenus réguliers et compléter vos ressources, financer votre retraite ou diversifier vos placements ? Dans ce cas, l’investissement locatif à long terme est le choix logique.
À l’inverse, si votre objectif est de revendre rapidement avec un gain en capital, vous privilégierez les biens offrant un fort potentiel de plus-value immobilière. L’horizon d’investissement devient alors crucial : plus il est long, plus vous lissez les aléas du marché et sécurisez votre rentabilité locative.
Tolérance au risque et disponibilité pour la gestion locative
Investir dans l’immobilier exige une dose de réalisme : êtes-vous prêt à gérer les aléas locatifs, les travaux, les impayés ou les évolutions réglementaires ? Votre tolérance au risque et le temps que vous pouvez consacrer à la gestion locative orienteront directement votre choix. Un investisseur prudent privilégiera un bien stable, dans une zone tendue, avec des locataires fiables et une rentabilité modérée mais régulière. Un profil plus audacieux acceptera de cibler des marchés en transformation, avec une rentabilité plus forte mais aussi plus d’incertitudes.
Un projet immobilier clair et réaliste : clé de la réussite
Enfin, au-delà des chiffres et du contexte, le facteur déterminant reste la clarté de votre projet immobilier. Quel type de bien recherchez-vous ? Location meublée ou nue ? Quelle ville, quel quartier, quel budget ?
Un projet bien défini permet de comparer efficacement les opportunités, d’éviter les erreurs et d’aligner vos choix avec vos objectifs patrimoniaux. Sans vision claire, même le “meilleur moment” du marché risque d’être manqué ou mal exploité.
Investir maintenant ou attendre ?
La question “Est-ce le bon moment pour investir dans l’immobilier ?” n’a pas de réponse universelle. Ce qui compte, ce sont les fondamentaux et votre situation personnelle. L’immobilier reste une valeur refuge : il construit un patrimoine immobilier tangible, génère des revenus locatifs réguliers, protège de l’inflation et s’appuie sur la puissance du levier du crédit immobilier.
En 2025, le marché offre des signaux intéressant : des taux d'emprunt plus attractifs, des prix immobiliers en correction dans certaines zones et une demande locative toujours soutenue. Autant d’éléments qui créent des opportunités, à condition de bien analyser les dynamiques locales et de tenir compte de la fiscalité.
Mais au-delà des chiffres, le “bon moment” est avant tout celui qui correspond à votre capacité d’emprunt, à votre apport personnel et à vos objectifs.
Découvrez aussi